[Dis-moi pourquoi] #2… C’est un ange avec tous le monde, et un diablotin avec nous ? ou la théorie de la figure d’attachement.

Je vais faire un court article pour ce #2 , car j’ai découvert la théorie de la figure d’attachement via des articles de blog très explicites et clairs, et je ne vais expliquer succinctement puis vous rediriger vers les-dits articles ! Mais posons d’abord le contexte…

Mon adorable petit Mogwaï …
On parle ici d’une situation que vous connaissez : alors qu’en récupérant votre bambin à la crèche, chez l’Assistante maternelle, chez les grands-parents ou chez la cousine, On vous assure que ce petit bout est absolument adorable, qu’on ne l’entend pas, qu’il est vraiment très sage et infiniment agréable à garder. Et lorsque vous tentez de protester « Ah ben tu ne l’as pas vu à la maison, il crie/pleure/tape/jette…. » , on vous assure que c’est faux (ben oui…) ou que vous ne devez vraiment pas savoir y faire. Vous rentrez chez vous en vous disant qu’après tout, peut-être que bébé est d’extrêmement bonne composition aujourd’hui et que la soirée sera calme et linéaire … mais patatras, à peine franchie la porte que les chaussures volent, Choupinet hurle et ne manque pas de vous jeter sa peluche au visage lorsque vous tentez une approche ! Mais bon sang, qui a arrosé votre Mogwaï sur le trajet du retour ? Êtes-vous vraiment cette mère larguée et soumise ?.
La figure d’attachement, késako ?
La théorie de la figure d’attachement qui est chère à Isabelle Fillozat, a été évoquée pour la première fois en 1978 par le psychiatre John Bowlby : donc, en toute logique, on devrait la maîtriser depuis le temps, mais elle est encore aujourd’hui très méconnue, et c’est bien dommage.
La figure d’attachement principale est tout simplement une personne « référente » pour l’enfant : celle qui se sera le plus occupé de lui depuis sa naissance, donc en large majorité à notre époque actuelle, sa maman. Auprès de cette personne, l’enfant va se nourrir affectivement parlant, comme remplir un réservoir, afin de s’apporter sécurité et apaisement.
L’enfant possèdera petit à petit d’autres figures d’attachement, secondaires, vers qui il pourra se tourner en cas d’absence de la figure principale : typiquement, le papa, et toute autre personne que l’enfant côtoie souvent (vraiment souvent).

Si je vous parle de I.Fillozat (oui parce que cette théorie n’est pas reprise QUE par elle, heureusement), c’est parce que je joins cet extrait de conférence super intéressant et très parlant, sur lequel j’ai retiré quelques phrases qui illustrent facilement le propos.

« L’enfant se nourrit de sa figure d’attachement »
« Plus on nourrit l’attachement, plus le cerveau de l’enfant se développe »

Mais alors, pourquoi tant de haine ?
« L’enfant ne peut confier ses difficultés, et oser montrer se qui se passe à l’intérieur de lui, QUE à sa figure d’attachement. »
En effet, pour un tout petit bout d’homme qui découvre le monde, chaque journée est composée de découvertes, d’inconnu, d’agitation, d’inédit : il en résulte une accumulation de stress et d’émotions au fil des heures passées loin de sa figure d’attachement. Pourquoi accumulation ? Cela nous vient de notre branche animale, un instinct de survie primaire : ce n’est pas sécuritaire de montrer son stress et ses émotions négatives dans un lieu inconnu, en présence d’étrangers. Ces étrangers pourraient peut-être nous rejeter, nous éliminer, si l’on se découvre trop… alors l’instinct fait de nos enfant d’excellents acteurs malgré eux, capables de se montrer adorables et paisibles, aptes à la vie en communauté. La proximité de la figure d’attachement provoque chez l’enfant une explosion du stress accumulé, parce qu’il existe une relation de confiance, un lien sécure avec elle : l’enfant sait que sa figure d’attachement l’aime inconditionnellement, qu’il peut se laisser aller à exprimer toutes ses émotions sans crainte d’abandon ou de rejet.
Bien évidemment, tout ceci est du fait de l’inconscient : l’enfant n’élabore absolument pas ce genre de stratégie, cela se joue sans qu’il le contrôle ni même qu’il y comprenne quelque chose.hart of dixie

I. Fillozat illustre son propos avec plusieurs exemples : l’enfant qui ne veut dormir qu’avec sa maman ;  au contraire l’enfant qui s’endort paisiblement avec tout le monde sauf avec sa mère ; les jeux avec le papa…

En plus de regarder la vidéo, je vous redirige vers 2 articles super bien écrits :
Happynaiss et Parents naturellement ! C’est avec eux que j’ai découvert cette théorie qui a bien changé ma vision du comportement des enfants, et je pense qu’elle mérite à être vraiment répandue ! Ça éviterai pas mal d’incompréhensions et de culpabilité.

Concrètement …
Voilà donc la merveilleuse explication à cette étrange phénomène : non, votre enfant n’a pas un double maléfique, il est juste tellement en confiance avec vous qu’il vous en fait voir de toutes les couleurs… disons qu’il s’agit d’un arc-en-ciel d’amour dirigé vers vous ! Ouai ok, c’est un peu niais, mais il faut se le dire : ce n’est pas simple à gérer chaque soir ! Alors personnellement, j’essaie de me remémorer cela le plus possible pour « faire passer la pilule » : tout va bien, Ty’Pêche décharge son stress et me montre à quel point elle me fait confiance, tout va bien …(à répéter 10 fois à chaque crise, respiration abdominale, visualisation, position du lotus, tête en bas, petit chien…). Et parfois (mais vraiment, vraiment rarement, hein… 😛 ) je craque, je m’agace (= pète une durite), je crie (= hurle plus fort qu’elle), je fais de grands gestes dans tous les sens en lui disant qu’elle est vraiment l’enfant la plus pénible de la Terre… BOUH ! Oui, bouh, mais je ne suis moi-même pas toujours disponible pour accueillir la montagne de stress qu’elle décharge, pour écouter avec bienveillance ses cris stridents, pour ramasser avec le sourire les jouets qu’elle balance en lui disant que c’est normal d’exprimer ses émotions. Nous ne sommes pas des robots ! Mais je me nourris tout de même de cette connaissance, même si je n’arrive pas à rester zen chaque soir, je me sens plus forte de connaitre cet élément et surtout cela m’apaise de savoir que non, mon enfant n’est pas un démon et oui, il se joue probablement la même scène dans tous les foyers de France où vit un bambin en ce moment !

Oui, parce que nous aussi, on décharge, voilà .

Alors je finirai sur 2 conseils :
n’écoutez plus ces gens qui disent que vous ne savez pas tenir votre enfant, car on est vraiment loin de ces injonctions moyenâgeuses : votre enfant vous aime et vous le fait savoir … à sa manière !
– Vous craquez ? Dites vous qu’en ce moment-même, vous n’êtes certainement pas la seule, nous sommes des milliers à craquer ensemble !
* finalement, l’article n’est pas si court que cela 😀 ! *

8 commentaires sur “[Dis-moi pourquoi] #2… C’est un ange avec tous le monde, et un diablotin avec nous ? ou la théorie de la figure d’attachement.

  1. De supers références théoriques pour expliquer ce complexe phénomène d’attachement ! Un article déculpabilisant et qui invite à voir les choses d’un oeil différent ! Merci pour ça !

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  2. C’est vrai qu’on parle beaucoup de l’angoisse de séparation et de la figure d’attachement mais si l’enfant est gardé par sa mère ce problème n’existe pas. Pas de petit diablotin, pas d’effet tunnel en fin d’après midi, pas d’enfant surexcité/agité.

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    1. Je ne suis pas sûre de comprendre où tu veux en venir … Tu veux dire que la théorie de la figure d’attachement n’est pas explicitée dans le cadre d’un parent au foyer ? Dans le sens où les théoriciens n’en parlent pas ?

      Dans notre expérience personnelle (papa au foyer) , je dirai qu’on n’observait pas forcément d’accumulation de stress, Ty’Peche se déchargeant « en temps réel » de ses émotions. Mais cela veut dire que l’agitation et l’excitation était belle et bien présente au sein du foyer !
      Je serai volontiers preneuse d’autres témoignage de parents au foyer, histoire de confronter cette théorie à la vie réelle 😊 !

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  3. Je pense que ça ne se confirme pas uniquement chez l’enfant.
    Mais c’est aussi comme ça que je réagis le soir en rentrant du taff, je me défoule verbalement sur mon conjoint et il ne comprends pas.
    Et je lui ai déjà dit plusieurs fois que c’est parce que je sais qu’il m’aime et qu’il ne m’en voudra pas longtemps.

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  4. Cette théorie est HYPER importante !!! J’ai été contente de la découvrir assez rapidement. Ça permet de se rassurer, de se dire que au moins bébé va bien, il se décharge seulement…
    A l’époque les mamans pensaient « mon enfant ne m’aime pas » (d’ailleurs ça m’a trop marqué dans le livre le concept du continuum, où des mères frappaient leurs bébés à cause de ça 😢…)
    Jamais je ne frapperai mon bébé mais si je n’avais pas su ça peut-être aurais-je penser « mon bébé ne m’aime pas » ?!!
    Donc en plus de savoir que les bébés sont des vrais éponges, le plus dur c’est de ne pas recevoir ce stress que peut facilement nous transmettre notre bébé sinon il se calme encore moins facilement !
    Ah sacrés bébés ❤

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    1. C’est vrai que quand on ne connait pas cette théorie, on se dit qu’il ne nous aime pas, ou qu’il fait exprès, qu’il provoque ! Mais non, c’est en fait une preuve d’amour inconditionnel (mais elle n’est pas simple à gérer, cette preuve d’amour !).
      Je n’ai pas le ce livre (il est dans ma wishlist mais il est en rupture de stock partout !) mais ça m’attriste ce que tu dis !

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