Oh ! Oh ! Oh ! Le cas du Père-Noël

Un thème d’article qui fleurit tous les ans sur la toile en fin d’année, et qui a déjà été éculé. La guerre des « Sus au mensonge ! » versus « Laissons-leur la magie de l’enfance ! » n’en finit pas sur les réseaux sociaux et autour de la machine à café (enfin, pas en 2020, puisque toutes les machines à café des entreprises de France ont été mises au rebut pour cause de virus amateur de convivialité). De façon absolument non originale, voilà donc notre point de vue et notre adaptation à Ty’Pêche, 3 ans et 3 mois, pour ce qui est de la légende du Gros Barbu.



Notre point de vue

Avant même d’avoir notre fille, nous étions assez tranchés sur le sujet : « faire croire » au Père-Noël, on n’en a pas envie. C’est à peine plus cherché que ça, on n’en a PAS ENVIE. Et on ne voyait pas pourquoi on devrait se plier à raconter une histoire et entretenir une légende que l’on n’a pas envie de faire. Mais bon, comme j’ai une réputation de monologuiste à tenir, je vais quand même en écrire un article à plus de 1000 mots hein 😝 !

Déjà, l’association de mots « faire » + « croire » est assez parlante quand à l’aspect mensonger et manipulateur de la chose. Je préfèrerai, comme de plus en plus de parents, parler de « laisser croire » qui est une démarche bien plus à l’écoute et libertaire vis-à-vis de l’enfant. C’est lui qui choisit de croire ou pas, ce ne sont pas ses parents qui font la croyance et qui la maintiennent coûte que coûte (une position que l’on observe de moins en moins, j’ai l’impression).

Bref, Chéri et moi étions rapidement d’accord sur le fait que nous n’avions pas envie de nous embourber à raconter des histoires de Monsieur qui entre chez les gens par la cheminée, malgré la présence du feu oui, malgré le fait que nous n’ayons pas de cheminée oui, sans faire de bruit et avec une 10aine de paquets sous le bras oui ; se baladant dans la nuit sur un traineau tiré par des rennes qui volent, oui, avec la totalité des cadeaux de tous les gens du monde oui, et s’arrêtant dans absolument chaque maison (enfin presque) pour déposer des cadeaux en quantité et en coûts très variés d’une famille à l’autre. Pfiou… nous sommes trop féniants pour raconter ça de façon convaincante et pour inventer milles supercheries aux questions très pertinentes de notre fille, aux moments où elle verrait des failles dans le schmilblick.

la joie de « décorer » la maison durant le temps de l’Avent !

Comment nous nous adaptons, cette année alors qu’elle a un peu plus de 3 ans ?
Il faut quand même respecter toutes les autres familles qui souhaitent faire perdurer cette tradition. En effet, il n’est évidement pas question que ma fille aillent colporter à tue-tête à ses camarades ou à ses cousins, que le Papi Rouge n’existe pas et que « c’est les parents han ». Même si nous ne lui reprocherons pas non plus d’en parler, il ne manquerait plus qu’on la réprimande parce qu’elle dit des choses vraies 🤷‍♀️. Nous sommes donc là sur une pente très savonneuse, car à 3 ans elle n’a pas du tout la conscience de « protéger » les traditions des autres, respecter les croyances, réfléchir à ses mots…
Les années d’avant, nous faisions la liste de Ty’Pêche nous-même et nous ne lui parlions absolument pas de cadeaux ; ainsi l’an dernier, elle a reçu moultes cadeaux un jour, certainement sans comprendre pourquoi, et elle a arraché avec joie des tonnes de papiers avant de réclamer une tétée et éparpiller des petits morceaux colorés partout dans la maison de Grand-Mamie en compagnie de son cousin.
Cette année, je voulais qu’elle puisse exprimer ses envies, sans entrer dans l’hyperconsommation. Mais nous ne recevons aucun catalogue de Noël, c’est donc franchement difficile d’amorcer le sujet et de susciter la réflexion chez l’enfant. Nous avons donc présenté, un peu maladroitement, les choses le plus brut possible « A la fin de l’année il y a la fête de Noël … on offre des cadeaux aux gens que l’on aime … les gens qui t’aiment voudraient savoir ce qui te ferait plaisir … Y-at-il des jouets ou des choses que tu voudrai avoir ? ». Comme à son habitude, ma fille nous a posé pas mal de questions Comment-Pourquoi afin de reformuler ce concept nouveau. Puis, après avoir digéré l’information, elle nous a demandé si elle pouvait… offrir un cadeau à sa super copine d’école. Ce à quoi nous avons répondu oui (avec l’appréhension de la justification auprès de ladite copine). Ma fille a donc entreprit de faire sa liste de cadeaux… qu’elle voudrai offrir ! C’était à la fois très drôle, très touchant et un poil décevant car nous n’avions pas avancé dans la question de base 😅 !

Notre Noël à nous
Pour nous, Noël est une fête familiale, qui signifie convivialité, joie d’être réunis, beauté des illuminations et des décorations, opulence du festin et le bonheur d’offrir – joie de recevoir. L’attente, la recherche des cadeaux, la transformation de la maison en multiples couleurs et babioles, sont autant de bonheur que le jour J. Je veux véhiculer à ma fille la joie d’offrir, de fabriquer, et de voir les yeux pétiller lorsque l’on donne un beau paquet aux personnes auxquelles on tient. Je veux aussi cultiver sa reconnaissance et sa gratitude, des valeurs qui prennent facilement racine de le terreau fertile de nos têtes blondes, j’en suis certaine. Quand je vois ses yeux pétiller lorsqu’on lui offre quelque chose, même lorsqu’il s’agit d’un éclair au chocolat acheté à la va-vite à la boulangerie, et ses remerciements d’une chaleur intense, je sais que le plus important réside ici pour moi.


Des réactions mitigées
Nos familles sont plutôt traditionnelles sur la question, cette nouvelle lubie a donc été accueillie avec surprise par notre entourage parfois circonspect. La plupart d’entre eux ont commenté sobrement « Pourquoi pas », « Faites comme vous voulez », parfois quelques déceptions à base de « Vous êtes bizarres », « C’est dommage » ; nous avons également eu les très charmants « Vous êtes horribles » et « Je m’en fout je ferai mon possible pour que votre fille y croit » de la part de quelques rares extrémistes du Père-Noël. Nos amis sont peu nombreux à avoir des enfants, donc n’ont pas vraiment d’avis sur la question si ce n’est souligner l’originalité de la chose (et ça fait du bien). Je n’en ai même pas parlé dans mon cercle professionnel car mes collègues sont à fooooond dans la tradition également, et je n’ai pas envie de me justifier ni d’essuyer des remarques désobligeantes.

Inexistant, le Père-Noël ?
Cette année, avec la circonstance de confinement social qui nous empêche de nous côtoyer ces quelques semaines avant Noël, nos proches n’ont pas vraiment eu l’occasion de parler du Père-Noël à Ty’Pêche. Notre fille reste donc uniquement sous le joug de notre discours (#PenséeUnique 😂), et de ceux émis par l’environnement scolaire (dont nous n’avons pas encore entendu de répercussions). Pour l’instant, j’ai aussi sélectionné des livres qui parlent de Noël sans Vieux Barbu (il faut chercher un peu mais il y en a une belle collection). Nous verrons bien comment se déroule le jour J, mais je pense que globalement, à son âge, ma fille n’en n’aura pas grand chose à faire de savoir si c’est vraiment le PN qui lui a apporté ces montagnes de présents.
Nous ne nions pas le mot « Père-Noël » ni ne matraquons le cerveau de notre enfant « NOOOOON il n’existe PAAAAAS ! ». Il y a des dessins animés, des histoires, des jouets, les autres qui l’évoquent : bref il fait partit de la Société. Nous le plaçons à la même échelle que les chiots de la Pat’Patrouille, Krokmou dans Dragons et Elsa de la Reine des Neiges : un personnage d’histoire. Oui, on peut jouer avec des jouets PN, lire des histoires PN, regarder des dessins animés PN ; c’est du fictif et ça peut être très amusant. Mais dans la vraie vie, notre discours est vraiment que les cadeaux, nous les demandons à notre famille, et nous leur en offrons aussi. D’ailleurs nous essayerons d’offrir un petit quelque chose à chaque membre de la famille de la part de Ty’Pêche, qui (pour l’instant) se montre enthousiaste à l’idée de bricoler une babiole pour les grands-parents et les oncles et tantes… Affaire à suivre !

Bon sang, on a même le Père-Noel en Lego !

Je ne sais pas si j’écrirai le même article l’an prochain, car je suppose que les années qui passent entrainent d’autres réflexions et questionnements chez les enfants. Mais voilà ma pierre à l’édifice « Believe or not believe » ! Je vous souhaite surtout, beaucoup de chaleur, de douceur, de prospérité et d’amour pour ce Noël, les plus importantes des valeurs et des présents ♥

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13 commentaires sur “Oh ! Oh ! Oh ! Le cas du Père-Noël

  1. Je ne suis pas fan non plus du vieux barbu… l’homme s’en fiche un peu aussi. Du coup, nous n’en parlons jamais ! On n’a jamais dit non plus qu’il n’existe pas, mais quand on parle de Noël et des cadeaux on met un point d’honneur à dire qui offre quoi.
    Sauf que cette année tout a changé ! L’école est passée par là… et niveau bourrage de crâne père Noël ils sont méga forts ! Mais, je remarque tout de même que mon fils semble vraiment avoir envie d’y croire, qu’il a des paillettes dans les yeux quand il en parle. Alors je continue sur ma lancée, je n’en parle pas mais je ne nie pas non plus. Et quand il pose des questions j’ai trouvé la tactique, je lui réponds « hummm… a ton avis ? » Et je m’aperçois qu’en général il invente des solutions tout seul, il se construit son histoire… Mais le jour ou ne trouvera pas sa réponse tout seul je ne lui mentirai pas.

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      1. Comme quoi tous les enfants sont différents… je crois qu’au final le mien s’est déjà fait la réponse qu’il aimerait entendre dans sa tête avant même de poser la question !

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    1. Ah « mince » pour le bourrage de crâne… c’est un peu pénible si on ne tient vraiment pas à parler de cette croyance. Mais faut savoir lâcher prise aussi je suppose 😊 en effet si ça plaît à ton fils, c’est aussi une belle chose et tu t’adaptes (comme toujours en parentalité au final 🤭).

      Comme je le disais, je ne sais pas si j’écrirai le même article l’an prochain !

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  2. En réalité on n’en a jamais parlé avec mon mari, on n’a jamais adopté de position ferme, ni débattu pendant des heures sur le sujet. Au final, je crois qu’on a laissé croire. Je trouve qu’il y a des choses bien plus importantes pour la construction d’un enfant que l’histoire de cet homme barbu. Par contre, ce qui je trouve inadmissible, c’est le jugement que portent tes proches sur votre choix, qui ne regarde que vous et qui ne leur enlève rien.

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    1. On est d’accord que ce n’est pas une généralité : la plupart de nos proches sont surpris mais ne disent trop rien, il s’agit de 2 ou 3 personnes qui ont eu des réactions un peu… déplacées.

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  3. Je trouve votre position très sensée et bien menée dans votre réalité (même si les réactions de tes proches sont effarantes!). Ici par tradition elles y croient, très naïvement d’ailleurs car nous en tant que parents on laisse croire sans insister. Par contre jamais je ne pourrai me résoudre à abandonner la ‘magie’ autour de noel : avent, cadeaux, déco, bonne bouffe, surprises… pour moi Noël c’est cet échange, cette chaleur et ce sentiment à part que tout est merveilleux. Le reste est accessoire!

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    1. Oui les valeurs que tu cite en dernier sont hyper importantes et au final, c’est aussi ce qui perdure au-delà de la croyance, en grandissant !

      J’ai fais un Edit sur mon paragraphe à propos de proches car ça porte un peu à confusion : les réactions ont été globalement de la surprise et un peu d’incompréhension, mais en restant polis et mesurés ; il ne s’agit que de 2 ou 3 personnes qui ont été très déplacées. Personne n’a accueillis notre point de vue en sautant de joie non plus hein 😄 !

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  4. je suis comme toi, pas très pro-père Noël à la base. Ma grande et Chaton n’y ont jamais cru (et il a fait quelques gaffes claironnantes qui m’ont valu des regards courroucés), et mon beau-fils y croyait dur comme fer. Pour Lapin, j’ai laissé faire aussi. C’est une histoire, sympa, mais qui n’a pas plus de réalité que les autres histoires que l’on raconte. En particulier je suis assez intraitable sur la question de remercier les personnes qui offrent les cadeaux, ça m’énerve de ne pas cultiver la gratitude et le remerciement chez les enfants. Genre les cadeaux tombent du ciel comme ça, quand les personnes ont passé du temps à les choisir… Je n’aime pas l’état d’esprit que cela peut générer chez les enfants. Mais les cadeaux, c’est un autre sujet ! tu ne veux pas nous faire un autre article dessus ?

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    1. Ouhlà, là comme ça j’ai pas spécialement prévus d’écrire à ce propos, mais je crois que j’ai également un positionnement peu traditionnel par rapport aux cadeaux effectivement, que je sois offreuse ou receveuse (d’ailleurs ça me mets dans un stress pas croyable de recevoir des cadeaux)… Mais pour en revenir à ton point de vue, effectivement la gratitude est une valeur laaargement supérieure à la tradition PN dans mon recueil en 3 tomes des principes qui me tiennent à coeur (je plaisante, tout parent sait que les principes se réduisent à 3 post-it quand ta progéniture voit le jour).

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  5. Position assez proche chez nous aussi. On en a jamais vraiment parlé mais on le croise dans les livres par exemple. J’ai l’impression que pour eux c’est un personnage comme un autre. Je pensais que cette année on en entendrait plus discuter avec l’école mais en fait non pas pour le moment.

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